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Niveau de classe : 4e.
Durée : 2 heures.

Objecifs : savoir distinguer une information, d’un commentaire, d’une opinion. Découvrir les différentes catégories de genres journalistiques : information stricte, étude, opinion, commentaire.

Entrées programmes :
EMI, cycle 4 Exploiter l’information de manière raisonnée.
Français, 4e Informer, s’informer, déformer ?

SÉANCE 1

Objectifs : découvrir qu’une émission est composée de différentes catégories de genres journalistiques ; être capable de faire preuve de recul critique face à une émission télévisée (comprendre qui s’exprime et avec quel statut, s’interroger sur l’intention des intervenants, reconnaître les différents types d’expression et qualités d’argumentation) ; comprendre l’intérêt d’un débat argumenté (à distinguer d’une discussion ou d’une « dispute »).
Durée : 1 heure.
Modalité : en classe entière.
Matériel : les extraits du débat de « 28 minutes » sur Arte (20/06/2024) et de « 3D Week-end » sur BFMTV (01/03/2024), un vidéoprojecteur, des postes informatiques ou des tablettes (en fonction des modalités choisies) et la fiche élève.

L’enseignant annonce l’objectif de la séance qui est de découvrir la construction d’une émission télévisée et explique que celle-ci est composée de différentes catégories de genres journalistiques ayant différentes finalités, que les élèves auront l’occasion d’observer. L’enseignant explique qu’il s’agit aussi et surtout d’apprendre à prendre du recul face à la parole de différents protagonistes dans les médias pour être en mesure d’agir et penser avec discernement.

La fiche d’activité est ensuite distribuée et expliquée. Un tableau reprend les différentes séquences de chaque émission et invite l’élève à s’interroger sur :
- le sujet d’actualité traité ;
- le statut de la personne s’exprimant dans la séquence (journaliste, présentateur, économiste, éditorialiste) ; - les propos tenus ainsi que ce qui étaye l’argumentation ;
- le ton employé (sérieux, provocateur, amusé, énervé) ;
- les intentions de cette personne (informer, convaincre, faire réfléchir, présenter les invités en commentant leurs champs d’expertise, lancer ou relancer le débat, etc.).

L’enseignant diffuse ensuite le premier extrait vidéo. Il s’agit d’une séquence de l’émission « 3D Week-end » de BFMTV (du 1er mars 2024) traitant de la réforme du RSA voulu par le gouvernement de l’époque. Il montre ensuite un extrait des débats de l’émission « 28 minutes » d’Arte (du 20 juin 2024) abordant les propositions de différents partis politiques pour le pouvoir d’achat. Au total, cinq extraits sont visionnés par les élèves afin de répondre aux différentes questions de la fiche d’activité.

Les questions sur la qualité de l’argumentation et l’intention de l’intervenant sont particulièrement importantes, afin de commencer à faire réfléchir les élèves sur ce qui fait qu’une parole invite davantage à réfléchir tandis qu’une autre cherche à convaincre avec des arguments parfois fallacieux. Il est utile d’expliquer aux élèves ce qu’est un éditorialiste et ce qui le différencie d’un autre journaliste. En effet, tandis que le journaliste doit tendre vers un maximum d’impartialité dans le traitement des informations, l’éditorialiste assume, lui, une expression subjective sur un sujet d’actualité. Il exprime un point de vue et cherche à susciter la réflexion, le débat ou même à influencer l’opinion publique. Les éditorialistes sont d’ailleurs souvent sollicités dans les émissions télévisées afin d’alimenter des débats parfois de façon clivante.

Pour conduire cette séance, deux modalités sont possibles :
- soit l’enseignant projette les extraits vidéos (sous format de vidéos interactives) : à chaque pause de la vidéo, les élèves sont invités à répondre aux questions à l’oral, puis une restitution écrite est reportée dans le tableau ;
- soit les élèves sont chacun face à un poste avec pour consigne de visualiser la vidéo et de répondre aux questions intégrées : l’enseignant circule pour aider les élèves, échanger avec eux sur certains points, les encourager à approfondir leurs réponses.

Après la diffusion et l’analyse de chaque vidéo, les élèves sont invités à l’oral à faire un bilan de ce visionnage. Puis à l’écrit, à s’interroger sur le rôle des différents intervenants (journalistes, présentateurs, éditorialistes, économistes) et sur l’intérêt de confronter les points de vue des invités dans une émission animée par des journalistes. Il s’agit également de les amener à s’interroger sur la différence entre les propos de l’expert, qui invitent à la réflexion par ses commentaires et analyses étayés de sources citées, et donc vérifiables, et les propos parfois provocants de l’éditorialiste, qui jouent davantage sur l’émotion pour susciter des réactions et faire appel à l’expérience personnelle de chacun.

SÉANCE 2

Objectifs : déterminer des critères pour évaluer la pertinence, la qualité des preuves et la validité d’une argumentation ; connaître le rôle d’un journaliste et des médias dans une démocratie ; distinguer opinion, commentaire et information.
Durée : 1 heure.
Modalité : en classe entière.
Matériel : les extraits du débat de « 28 minutes » sur Arte (20/06/2024) et de « 3D Week-end » sur BFMTV (01/03/2024), un vidéoprojecteur et la fiche élève.

L’enseignant revient à l’oral sur l’activité précédente et interroge les élèves sur les points communs et les différences entre les deux émissions (invités, modes d’expression, déroulement du débat…). Les élèves constatent ainsi que l’émission d’Arte a organisé un débat d’experts, qui se déroule dans le calme malgré des opinions divergentes sur le sujet traité. L’émission de BFMTV, quant à elle, confronte un des experts également présent sur le plateau d’Arte à un éditorialiste qui joue souvent la carte de la provocation. Le débat est moins apaisé.

L’enseignant peut questionner les élèves sur les indices qui les ont amenés à considérer qu’un invité exprimait une opinion plutôt qu’un commentaire ou une information (par exemple, lorsque l’éditorialiste dit : « Ce n’est pas scientifique, mais tous les Français le savent, on connaît tous des personnes… »).

On peut également ouvrir la discussion en faisant émerger que l’expression de l’opinion de façon provocatrice fait appel aux émotions. Les élèves remarquent assez vite que l’intention est de susciter l’engagement du téléspectateur, pour éventuellement provoquer de la colère et ainsi entraver la réflexion. L’enseignant peut montrer que la séquence plus polémique sur BFMTV a été vue de nombreuses fois sur les réseaux sociaux (2,2 millions de vues pour le tweet de BFMTV, sans compter les vues des retweets ou les tweets d’autres contributeurs), contrairement à celle de « 28 minutes » d’Arte (très difficile à retrouver). On peut ainsi les inviter à une réflexion sur la captation de l’attention et les algorithmes de recommandation.

S’ensuit un échange qui permet d’arriver à une synthèse définissant ce qu’est une information en la distinguant d’un commentaire ou d’une opinion. Il s’agit de s’accorder sur le fait qu’une information d’actualité s’appuie sur des faits vérifiés, vérifiables (en citant des sources), qu’elle est récente, et doit intéresser un large public. Elle tend vers une certaine objectivité en exposant, par exemple, les différents points de vue sur une question. Le commentaire, quant à lui, interprète une information avec un point de vue, interroge cette information à la lumière d’autres informations. Il fait appel à l’esprit critique des personnes qui écoutent, regardent, lisent. Enfin, l’opinion est la manière de penser d’une personne sur un sujet, son jugement personnel, qui n’a pas vocation à être forcément juste ou objectif.

Deux niveaux de difficulté sont proposés dans les fiches d’activités. Le niveau 1 invite les élèves à relier les définitions des trois notions à certains passages des émissions. Le niveau 2 les invite à rédiger les définitions et à trouver par eux-mêmes les passages des émissions permettant d’illustrer ces définitions.

Dans un deuxième temps, élèves et enseignants essaient de déterminer ensemble comment analyser la pertinence, la qualité des preuves et la validité des arguments. Les élèves sont également amenés à s’interroger sur l’utilité de telles émissions pour arriver à la conclusion que la confrontation de points de vue experts et une information journalistique de qualité permettent de se forger sa propre opinion et d’exercer sa citoyenneté de façon éclairée. Enfin, vient un temps de réflexion sur la pertinence de cette distinction entre information, commentaire et opinion. Les élèves arrivent ainsi à la conclusion qu’il est indispensable de savoir déterminer qui nous parle, avec quelle intention et quelle expertise pour éviter certaines formes de manipulation.

L’évaluation de cette séquence peut s’envisager avec l’analyse d’une autre émission, « C dans l’air » par exemple, ou encore en utilisant la ressource de La Main à la pâte « Science ou opinion ».

Mélissa Rouget, coordonnatrice CLEMI (académie de Clermont-Ferrand)

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