Si l’utopie d’un internet libre et ouvert est toujours présente, elle se confronte néanmoins à une réalité moins plaisante. Le web est aujourd’hui un espace fractionné, notamment grâce à des techniques de filtrage désormais très performantes. La Chine, avec son dispositif de surveillance et de censure d’internet, en est un parfait exemple.
Fiche pédagogique, parue dans le Dossier pédagogique de la SPME 2020
Dans un premier temps, demander aux élèves de lister les applications disponibles sur leur smartphone et les sites internet qu’ils utilisent fréquemment. Comparer cette liste avec le classement des sites web les plus consultés dans le monde sur Alexa, un outil de mesure d’Amazon.
Après Google et YouTube, mais avant Facebook, apparaissent quatre sites d’origine chinoise : Tmall, Baidu, Qq et Sohu. Cette liste correspond-elle à leurs usages ? Si non, d’où proviennent les sites qu’ils ne connaissent ou n’utilisent pas ?
Sur ce même site, proposer aux élèves de comparer le classement de trois pays : France, États-Unis et Chine. Si les résultats sont dans l’ensemble communs pour les deux premiers, la Chine présente des sites inconnus et très peu utilisés en France.
Proposer aux élèves de rechercher les fonctions et équivalents connus de ces services chinois. Leur faire prendre conscience que leurs usages ne sont pas universels et qu’internet possède également sa géographie et ses frontières. Cependant, si les outils diffèrent, les besoins et pratiques se ressemblent : information, réseautage social, divertissement, achats en ligne, etc. Faire réfléchir les élèves aux différences et aux similitudes.
Dans un deuxième temps, travailler à partir du site Greatfire, qui recense les sites et mots-clés bloqués grâce au « grand firewall » de Chine. Quels sont les sites qui sont rendus indisponibles pour les internautes chinois ? Selon eux, pour quelles raisons ?
On découvre grâce à ce site l’ampleur de la censure des contenus numériques dans ce pays. Certains outils, comme Wikipédia ou Google, qui font partie de notre quotidien, y sont inaccessibles. Mais certaines requêtes sont également filtrées sur le réseau social Weibo qui est, lui, hébergé en Chine.
Ce filtrage existe-t-il en France ? À quelle échelle peut-il exister ? Pour l’ensemble des citoyens, à l’échelle d’un établissement scolaire ou d’une entreprise ? Faire rechercher les lois ou dispositions qui peuvent justifier – ou non – le recours à des blocages dans des sociétés démocratiques.
Avant de diffuser la vidéo « Chine – le pays de la censure » (Hikari Productions, Arte), et après un éclairage historique sur le sujet, proposer aux élèves d’effectuer une recherche sur un sujet que l’on sait polémique : les manifestations de la place Tian’anmen.
Effectuer une recherche par images avec le moteur chinois Baidu ainsi qu’avec le moteur de recherche Google et comparer les résultats. On constate qu’ils sont sensiblement différents, Baidu n’affichant aucune image en rapport avec les événements de 1989. Les internautes n’ont pas accès aux mêmes résultats en fonction de leur localisation géographique. Quelles sont les conséquences de ce filtrage pour la liberté d’expression et la liberté d’information des citoyens de chaque pays ?
À l’issue du visionnage de la vidéo, proposer aux élèves d’effectuer une recherche d’informations complémentaires afin de réaliser une synthèse sur les dispositifs utilisés par le régime chinois pour filtrer internet et en expliquer la finalité. On peut également s’attacher à la distinction entre l’absence d’information et le déversement d’informations divertissantes et futiles afin d’occuper les réseaux : des parallèles peuvent-ils être observés dans l’univers informationnel qu’ils côtoient ?
Objectifs
Ressources
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Elsie Russier, responsable de la formation au CLEMI