Recourir à quelques techniques d’écriture journalistique vous permettra d’offrir à vos lectrices et lecteurs un contenu varié et documenté.
Le genre journalistique est lié au moyen dont l’information est collectée et à son mode d’écriture ou de réalisation. Voici les principaux genres :
- La brève répond en un minimum de mots aux questions essentielles : qui ? quoi ? quand ? où ? éventuellement : comment ? et pourquoi ? C’est une information sans titre sur un fait d’actualité. Une brève est rarement seule, mais présentée dans un ensemble de brèves.
- Le reportage constitue le genre journalistique par excellence. Il s’agit de rapporter des informations collectées au plus près de l’événement, dans le temps comme dans l’espace. Le reporter (francisé aujourd’hui en reporteur) doit s’imprégner au maximum d’un sujet : il est dans l’événement, faisant jouer tous ses sens perceptifs. Son mode d’écriture sera donc très descriptif, utilisant un vocabulaire coloré, qui donne à voir au lecteur. Celui-ci doit avoir l’impression « d’y être ».
- L’interview consiste à interroger quelqu’un de représentatif d’un sujet, ou tout au moins quelqu’un dont les propos sont censés être significatifs. Ce genre est très approprié au souci de vulgariser car il fait appel au langage parlé et à la spontanéité. Il est donc explicatif et donne à entendre.
- Le compte rendu résume un fait – spectacle, ouvrage ou audience de tribunal, par exemple. Le journaliste rend compte sous la forme d’un récit, dans un style synthétique, il donne à comprendre.
- L’enquête recourt à ces trois genres. C’est plutôt l’artillerie lourde, elle vise à cerner un sujet de manière approfondie, à faire le point sur une question. Voir, entendre, comprendre.
- Le billet est un article d’humeur, qui se veut souvent d’humour. Genre périlleux par excellence, il mélange légèreté et gravité, dans un style elliptique. Il interroge en donnant à réfléchir.
- L’éditorial ou « édito » donne le point de vue de l’éditeur et même celui du journal ; on dit donc qu’il engage la rédaction. C’est l’écrit plutôt officiel, parfois pompeux, qui donne à penser en tirant plutôt vers l’avenir.
Une fois que l’on a choisi le sujet de son prochain article, il faut être conscient que l’on ne pourra pas en aborder tous les aspects. On aurait toutes les chances d’aboutir à un article difficile à construire et, au final, confus pour son lecteur. Un article s’élabore à partir d’un angle, et un seul. Choisir un angle, c’est donc aborder un seul aspect d’un sujet.
Prenons un exemple : la rédaction du journal a décidé de traiter de l’élection du Conseil de la vie lycéenne (CVL) de l’établissement. Le rédacteur qui en est chargé peut envisager de traiter les aspects suivants : l’influence réelle du CVL dans la vie de l’établissement, le déroulement de l’élection et de la campagne électorale qui l’a précédée, la représentativité des élèves élus au CVL ou encore le regard croisé des adultes et des élèves de l’établissement sur le CVL.
Pour le lecteur, l’angle choisi est une porte d’entrée dans le sujet qui doit susciter sa curiosité. Pour le journaliste, c’est le moyen de porter un regard précis sur ce sujet. C’est le fil conducteur qu’il suit scrupuleusement dans sa recherche préliminaire d’informations, son enquête sur le terrain puis la rédaction de son « papier ».
Si un sujet vous passionne, mobilisez plusieurs rédacteurs qui prendront en main des articles abordant chacun un angle différent. L’ensemble des articles constituera alors une enquête ou un dossier, dans lequel le lecteur pourra se repérer facilement tout en profitant de la diversité des éclairages proposés.
Pour écrire un article, rassemblez toutes les informations utiles au traitement du sujet en vous posant systématiquement les six questions de référence (qui ? quoi ? quand ? où ? comment ? pourquoi ?), et avant de commencer à rédiger, demandez-vous : quel est le message principal, l’idée forte, à faire passer ? Le message essentiel doit pouvoir se formuler en deux phrases maximum quelle que soit la complexité du sujet. Si l’on y parvient pas, c’est que l’angle n’est pas assez précis et qu’il y a là matière à plusieurs articles.
- Le titre : Important car il donne envie de lire l’article. Il peut être plutôt incitatif (titre amusant ou bizarre qui renseigne peu sur le contenu de l’article) ou plutôt informatif (beaucoup de renseignements sur l’essentiel de l’information traitée dans l’article). Il peut être précisé ou renforcé par un surtitre et un sous-titre. C’est souvent plus facile à plusieurs, une fois l’article rédigé.
- Le chapeau : Quelques lignes de texte. Elles résument l’essentiel de l’information et incitent à lire le reste.
- L’attaque : C’est la première phrase de l’article proprement dit. Souvent une phrase bien travaillée, parfois un ou quelques mots. Il faut débuter sans hésiter : originale, brève et rythmée, l’attaque accroche le lecteur.
- Les intertitres : Quelques mots qui jalonnent le texte de l’article toutes les trente à quarante lignes. Ils sont souvent tirés du texte.
- La chute : C’est la dernière phrase de l’article. Souvent une phrase courte et travaillée, comme l’attaque. Importante car c’est l’impression finale que le lecteur garde de l’article : au bout du compte, quel sentiment veut-on lui laisser ?
- Les légendes et les sources : À ne pas oublier si vous proposez des photos ou dessins (en vérifiant bien sûr que vous êtes autorisés à les publier!)
Accrocher et intéresser le lecteur est un art qui utilise quelques ficelles bien utiles à connaître.
Toujours se souvenir du public auquel on s’adresse : Quels thèmes peuvent l’intéresser ? Comment les aborder ? De quelles informations dispose-t-il déjà sur le sujet ?
Avant de rédiger, bien définir le « message essentiel » de l’article : après avoir réuni toutes les données nécessaires, on doit pouvoir écrire en quelques mots l’idée fondamentale que l’on veut communiquer. Ce message doit arriver rapidement dans l’article. Eviter d’introduire longuement le sujet. Penser au lecteur qui risque de se lasser.
Trouver un fil conducteur : Il structure l’article, évite les répétitions, fournit un plan.
Dans les journaux, souvent, le plus important est placé au début (qui ? où ? quand ? pourquoi ? comment ?). Puis viennent des développements successifs qui précisent l’information par ordre d’intérêt décroissant.
Être vivant :
- ne pas hésiter à intercaler dans le corps de l’article de courts extraits d’interviews ou d’opinions en style direct,
- privilégier le présent,
- originalité et humour sont des ingrédients précieux.
Être clair et concis :
- expliquer les sigles utilisés,
- présenter, même brièvement, les personnes interviewées ou citées,
- faire des phrases courtes,
- travailler la densité ; pas de tournures inutiles du genre « il convient également de souligner », « notons encore », etc.