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Tous les contenus que nous consultons pour nous informer sur l’actualité ne sont pas forcément issus des médias. Comment reconnaître une information produite par des professionnels de l’information ? Cela passe par la compréhension de ses spécificités et par l’utilisation d’outils pour en évaluer la qualité.
Apprendre à distinguer l'information médiatique d'autres contenus informationnels
Si l’on en revient à l’origine étymologique, le mot latin informare signifie « donner forme » à une idée, à un contenu. Une « information » désigne un message à communiquer, constitué d’un contenu exprimé en une forme ou un format. Une information médiatique se caractérise par la nature du contenu informatif du message et par la forme du message. Elle se détermine aussi par son mode de fabrication et les moyens de diffusion mobilisés pour sa circulation et sa réception auprès des publics. Le contenu informatif doit porter sur un fait (ou élément factuel) à la fois véridique (vrai) et vérifié (par des preuves ou témoignages multiples). L’information annonce quelque chose de nouveau ou, du moins, de récent, qui doit présenter un intérêt pour un grand nombre de personnes. L’information peut faire l’objet d’une diffusion restreinte ou massive, relayée par des intermédiaires (médias). L’information médiatique est construite grâce à un processus de sélection des sujets à traiter et à un travail de mise en forme. Un sujet peut être traité selon différents angles et selon la ligne éditoriale du média de diffusion. Pour caractériser un contenu informatif, il est nécessaire de poser les questions essentielles ou les éléments factuels neutres : quoi ? qui ? quand ? où ? et comment ? À ce contenu informatif factuel, peuvent être ajoutés des commentaires et des interprétations plus subjectifs pour expliquer et mettre en perspective les faits (le pourquoi). Des commentaires conçus a priori par des agents sociaux (professionnels de l’information tels que des journalistes) mais aussi possiblement complétés par un agent technologique (un système d’intelligence artificielle).
Des formats et des supports pour l'information
Les formats que peut prendre un contenu informationnel sont variés : texte (écrit ou oral), audio ou visuel (image fixe ou animée), et induisent l’usage d’un langage médiatique spécifique. Ces formats coexistent au sein d’un système médiatique ou circuit de l’information, mêlant dispositifs sociotechniques et humains. Les supports de diffusion se déclinent en différentes catégories : la presse écrite (imprimée ou numérique) et la presse audiovisuelle (radio, télévision, web). L’information médiatique se distingue d’autres types d’information : à contenu technique ou scientifique (notices, articles et études scientifiques) ou communicationnel (publicité, propagande), par exemple.
Savoir évaluer la qualité d'une information médiatique
Pour juger la valeur d’une information médiatique, il est essentiel d’identifier sa source : sa fiabilité, sa pertinence et son expertise. Il est également nécessaire de vérifier l’information en croisant différentes sources afin d’estimer le caractère véridique ou plausible du contenu informatif. Il est aussi important d’apprécier la cohérence et la pertinence de l’information reçue. Quand l’information est dégradée, incomplète ou non actualisée, voire obsolète, on parle de « mal-information » et de « mésinformation ». Si un message adopte une forme habituelle de l’information médiatique pour diffuser un contenu inexact ou mensonger de façon délibérée, dans l’objectif de tromper ou manipuler les opinions, on parle de « désinformation » (infox, intox, fake news). Nos capacités à évaluer de façon critique une information médiatique sont parfois piégées par les circonstances dans lesquelles l’information est diffusée ou le contexte dans lequel nous en prenons connaissance. Notre jugement critique est soumis à des biais cognitifs influençant notre intérêt pour l’information. Par exemple, la loi de proximité induit un mode de hiérarchisation typique : un événement qui se produit dans une sphère géographique, sociale ou culturelle proche suscite davantage l’attention. Le biais de confirmation incite à s’intéresser à l’information qui ne bouscule pas les convictions, et les figures d’autorité tendent à détourner de l’information qui provient de sources peu familières voire inconnues.
Isabelle Féroc Dumez, directrice scientifique et pédagogique du CLEMI
