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Faut-il apprendre à notre cerveau à sauver la planète ? Face à des messages médiatiques sur les enjeux environnementaux, les biais cognitifs ont souvent un effet inhibiteur sur le passage à l’action. Pour les comprendre et les dépasser, il faut aussi interroger notre rapport à l’information.

Notre cerveau crée des automatismes (heuristiques) qui peuvent induire des erreurs (biais cognitifs) liées à nos sens, notre attention, notre mémoire et notre raisonnement. Face à une situation complexe, il est attiré par des explications intuitives qui s’adaptent à ses croyances (pour mieux comprendre ces mécanismes, se reporter aux ressources).

En prendre conscience peut aider l’élève à interroger son rapport à l’information, notamment médiatique, pour gagner en discernement et agir en citoyen éclairé. Cette activité propose de cerner les biais inhérents au traitement médiatique de l’environnement.

Déroulement

Expliquer l’objectif

Explorer les biais du cerveau qui peuvent empêcher de bien informer/s’informer sur les enjeux environnementaux et freinent une action écologique.

Découverte des biais cognitifs

Découvrir que le cerveau fonctionne par approximation ou intuition pour réagir vite dans un environnement ; mais que cela peut induire des erreurs dans certains cas (biais cognitifs). En avoir conscience peut permettre « d’inhiber » notre côté trop intuitif. Exemples à présenter (tirés des recherches de Daniel Kahneman) :

Exemple 1 : une batte et une balle coûtent 1,10 dollars. La batte coûte un euro de plus que la balle. Combien coûte la balle ? Réponse : 0,05 €. On a tendance à répondre 0,10 €.

Exemple 2 : Linda, 28 ans, est célibataire, extravertie et brillante. Étudiante, elle était préoccupée par les questions de discriminations et d’égalité, elle participait à des manifestations pour les droits. Qu’est ce qui est le plus probable ?

1. Linda est employée de banque ;

2. Linda est employée de banque et est active dans une association féministe.

Réponse: 1. On a tendance à résoudre ce problème grâce à l’intuition ou des préjugés plutôt que par une logique statistique : plus le groupe d’appartenance est vaste, plus elle a de chances d’y appartenir.

Visionnage d’une vidéo

On visionne la vidéo de la youtubeuse La Psy Qui Parle, Les 5 biais psychologiques qui menacent notre planète. Elle présente 5 biais liés à l’inaction en faveur de l’environnement.

– Biais d’inertie : résister à un changement, voir une nouveauté comme quelque chose de trop coûteux.

– Biais de confirmation : ne sélectionner que les informations qui confortent notre avis déjà établi.

– Biais de surconfiance (effet Dunning-Kruger) : surestimer ses connaissances ou compétences dans un domaine, car on ne voit pas l’étendue de ce que l’on ignore encore.

– Biais du temps présent : préférer régler un petit risque à court terme, plutôt qu’un risque majeur à long terme.

– Biais de disponibilité : tirer une conclusion d’après le dernier élément observé dont on dispose sur une question.

Les élèves font émerger des exemples de leur vie quotidienne pour chaque biais. Expliquer qu’avoir des biais est normal. Ils nous aident à vivre sans impliquer trop de ressources, même s’ils peuvent induire des erreurs.

Activité par groupe : associer des messages médiatiques au biais observé.

Analyser deux exemples : chaque groupe accède à 2 exemples médiatiques (Liste à retrouver ici :

) . Il doit trouver le biais concerné parmi les 5 observés dans la vidéo. On peut imprimer des étiquettes avec chaque biais et sa définition.

Expliquer en quoi chaque information peut être liée à une erreur. Les élèves peuvent expliquer si le biais concerne l’émetteur, le récepteur, ou les protagonistes du message.

Présenter à la classe en énonçant en quoi chaque message était “biaisé”.

À noter : rien n’est figé ! Chaque exemple est sujet à discussion.

Entrées programmes

  • 3e, EMC. La responsabilité de l’individu et du citoyen dans le domaine de l’environnement de la santé.
  • 2de GT. Géographie. Thème 1, sociétés et environnements : des équilibres fragiles.
  • 2de GT. Adopter un comportement éthique et responsable - « enjeux contemporains de la planète ».
  • 1re, EMC. La responsabilité environnementale et les interdépendances Homme/Nature.

Raphaël Heredia, professeur documentaliste/formateur CLEMI et Amélie Fleury, professeure documentaliste/formatrice CLEMI (académie de Besançon)

Objectifs pédagogiques

  • Apprendre à cerner les biais cognitifs qui se glissent dans les enjeux environnementaux.
  • Dans les médias, savoir repérer les erreurs liées à notre fonctionnement cognitif.

Ressources

  • France Culture. Biais cognitifs, la fabrique des histoires [émission en ligne] 58 min, publiée le 30/09/2019.
  • HEREDIA Raphaël. Prof&Doc. Valider l’information, à la lumière des neurosciences et de la démarche scientifique. [en ligne] Publié le 12/08/2020.
  • KAHNEMAN, Daniel. Système 1/Système 2, Les deux vitesses de la pensée. Flammarion, 2012.

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