Obésité précoce, troubles du sommeil et de l’attention, sédentarité accrue… Les conséquences néfastes, liées à la surconsommation d’écrans, sont nombreuses sur la santé des enfants (et des adultes). Le docteur Arnaud Cocaul livre ici trois conseils clés sur les bénéfices de la déconnexion.
Par le docteur Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, praticien attaché à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris
Notre cerveau est monotâche. Il faut donc éviter le zapping permanent qui l’incite à fonctionner dans tous les sens : on ne fait plus rien de bien, on mange mal, on lit mal… On ne peut pas répondre à ses mails et manger en même temps ! Si on interroge les gens qui se sont connectés 2 heures après leur repas, ils sous-évaluent systématiquement ce qu’ils ont mangé. Il est donc essentiel de prendre ses repas dans des conditions sereines, c’est-à-dire en éteignant tous les écrans.
Il y a 40 ans, il n’y avait que deux ou trois chaînes, avec un programme fédérateur pour toute la famille. Aujourd’hui, il y a tellement de sollicitations ! L’un consulte sa tablette pendant que l’autre regarde une série en streaming, et les parents ont chacun leur émission. Voilà pourquoi le temps du repas doit se faire sans écrans pour rassembler la famille.
Nos modes de vie ont tendance à se dégrader notablement, en particulier parce qu’on rogne trop le temps de sommeil en raison de la présence des écrans. Or il est impératif qu’un jeune puisse dormir au minimum 8 heures, 10 heures pour un enfant.
Les réseaux sociaux entraînent de nouvelles pratiques qui risquent de nous faire perdre certains fondamentaux en même temps que notre temps. Pour que notre message soit cohérent vis-à-vis de nos enfants, il faut commencer par nous responsabiliser nous-mêmes, en tant qu’adultes, et éviter la consommation d’écrans nocturne.
La surconsommation d’écrans et les transports en commun ont tendance à remplacer l’activité physique. Les gens sont de plus en plus passifs en milieu urbain. Il faut pourtant privilégier les mouvements au maximum et les déplacements à pied chaque fois que cela est possible.
On peut établir avec ses enfants un emploi du temps de la semaine, en prévoyant des plages horaires dédiées à la télévision, aux jeux vidéo afin de les responsabiliser et les aider à auto-réguler leur consommation. Ce contrat est signé par chaque membre de la famille, qui s’engage à le respecter.
Avant de se mettre à table, veillez à ce que les membres de la famille, enfants et adultes, déposent dans un panier portables et autres tablettes...
Ce petit rituel permet de partager un repas déconnecté !