L'Éducation aux Médias et à l’Information en tête des priorités des Etats généraux de l'Information
Les États généraux de l’information (EGI) viennent de livrer leurs conclusions. À l’instar de tous les rapports émis depuis dix ans, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) arrive en tête des priorités de ces États généraux de l’information qui ont fédéré, neuf mois durant, de nombreuses énergies, avec une cinquantaine d’experts, 22 assemblées citoyennes, des centaines d’auditions et de contributions écrites.
Le CLEMI salue cette prise de conscience dans la société civile et rappelle l’engagement de l’Éducation nationale dans ce domaine. Le renforcement de l’Éducation aux Médias et à l'information est d’ailleurs inscrite dans les engagements de cette rentrée avec la mise en œuvre des nouveaux programmes d’enseignement moral et civique de la 6ᵉ à la Terminale. Cette évolution s’inscrit dans un train de mesures qui a permis ces dernières années de renforcer l’Éducation aux Médias et à l'Information sur l’ensemble du territoire, autour et en dehors de l’École.
Si l’ambition de faire une priorité de l’éducation à l’esprit critique et aux médias n’est donc pas une nouveauté, elle reste une exigence forte, partagée par tous les acteurs de l’enseignement et des médias qui demandent à être davantage soutenus dans le cadre de politiques stratégiques clairement définies. Cette exigence doit en effet guider les politiques publiques dans des sociétés démocratiques menacées dans leur équilibre même par la diffusion sans régulation suffisante des théories du complot, des discours de haine et de la désinformation. Cette réalité n’épargne aucune région du monde où l’on constate, en particulier en période électorale, la montée des populismes qui prospèrent sur bipolarisation du débat public et la radicalisation des opinions. En portant cette priorité à l’échelle de l’Europe, les contributeurs à ce rapport ont désigné le bon échelon d’intervention.
Impliqué avec nombre de partenaires à l’international dans la lutte contre la désinformation, le CLEMI soutient toute mesure visant à créer un espace européen mieux régulé et mieux outillé pour lutter contre la désinformation et le cyberharcèlement. Aucune politique, dans ces domaines, ne peut fonctionner qui laisserait de côté la dimension éducative. Car c’est dès les plus jeunes âges qu’il faut agir, dès l’école, là où l’on devient citoyen. Ces États généraux de l’information doivent donner lieu à des réponses concrètes et urgentes.
Dans le cadre de son conseil d’orientation et de perfectionnement, que préside Nathalie Sonnac, le CLEMI se saisira de ce rapport pour aider à concrétiser ces propositions dans le champ de l'Éducation aux Médias et à l'information et d’une citoyenneté numérique renforcée.